Bon ça y est c’est parti, on commence à voir les effets euphorisants de la bulle fintech. Après le crowdfunding equity, voici le crowdfunding en prêt pour les entreprises, 2 grosses levées Unilend et Lendix et avec Finsquare qui est en cours de levée les initiatives se multiplient. Ce n’est pas étonnant car pour les Lp’s institutionnels (les limited partners qui investissent dans les fonds de capital risque notamment) la fintech est le sujet hype du moment et donc les fonds fintech vont pousser comme des champignons avant cet automne. Entrepreneurs, si vous avez un projet, habillez le un peu fintech, vous aurez plus de chance de le faire financer ;-).
Souvent les primo entrepreneurs avec une bonne idée ont très peur d’en parler par crainte de se faire copier. Et bien cette angoisse est à la fois ridicule et légitime. En effet, la plupart des idées que les entrepreneurs français peuvent avoir ont été déjà imaginées outre atlantique au moins 10 fois et financées largement, il est rare de penser quelque chose de vraiment neuf en matière de business. Mais à contrario on constate souvent que le premier entrant avec une vraie bonne idée n’est pas forcément celui qui va devenir leader. Par exemple Easyrecrue, décolle fort sans avoir été le premier à déployer commercialement l’entretien video différé, mais avec une execution impeccable et la force de frappe d’un serial entrepreneur (Geolid), la société s’est imposée sur le marché. Toutes les bonnes idées sont dans la nature et absolument non protégeables, c’est l’execution uniquement qui ne peut se copier et permet de faire la différence.
Alors c’est étonnant mais les levées de fonds peuvent donner autant d’émotion qu’un bon thriller au cinema. Je dois confesser que ce mois ci, un deal me fait très peur. C’est une levée fintech qui ne présente à priori aucun signe anxiogène, ben oui Babyloan, le financement par le micro crédit de projets dans les pays peu développés, c’est plutôt une belle initiative. Mais voila, d’abord, j’ai souvent constaté que les jeux de mots pour un nom de société ça porte malheur. Ensuite d’après l’eschatologie biblique chrétienne, Saint Jean prophétise, dans son apocalypse, après le retour de l’ante christ, le règne de la bête sur la terre qui marque de son chiffre tout ceux qui se soumettent à elle, bouhou, j’ai peur. La fin du règne intervient à la chute de Babylone justement, qui symbolise le lieu qui corrompt les hommes. Et bien ce n’est pas une blague, vous avez remarqué le montant de la levée de Babyloan : 0,66 M€. Heureusement qu’on a pas la troisième décimale, dites moi que c’est une coincidence…
Le Tableau
Nous avons ce mois, 35 deals pour un montant total de près de 49,2 M€. Le ticket moyen est haut : 1,42 M€ (1,2 M€ correspond à la moyenne observée dans ces études sur les 7 derniers mois 2014).
Les sources sont là : Unilend, Kayentis, Itinsell, Phoceis, VOIP Telecom, Ceetiz, Alkemics, Easyrecrue, Azalead,Selectionnist, Search’XPR, Orthodidacte, Watchfrog, Netwave, La valeriane, Bodycad, Carenity, Babyloan, Piece du boucher, Mon Itinerant, Phileas Stradivarius, Lendix, Carelabs, Enerbee, Sevenhugs, Xotelia, 3D Sound Lab,Spicesoft, Findspire, Mypopcorner, Snapkin, Etregourmand, Fosburit, Wannago, Privateaser.
Alors on retrouve une situation assez stable avec l’absence d’industriels. Les fonds sont toujours largement présents comme depuis le début de l’année. Les tickets moyens sont dans la moyenne 2014 (établie sur les 7 derniers mois 2014) pour les BA 0,54 en mars 2015 vs 0,68 en moyenne 2014, et Fonds+BA 1,24 vs 1,4 et en hausse pour les fonds : 2,18 vs 1,57. Le crowdfunding se maintient 2 deals.
La répartition Amorçage, Risque, Risque-Dev est de 40%, 46%, 14%, on retrouve la moyenne 2014 : 39%, 48%, 13%. On note que les BA sont moins présents que d’habitude dans l’amorçage à 53% vs moyenne de 2014 (69%) et mécaniquement les fonds plus présents.
Le B2B est baisse à 50% et la sharing economy absente. Le soft et les services web sont en recul avec 37% contre 60% en moyenne. Le E-commerce revient enfin après 2 mois d’absence en 2015 alors qu’il était bien présent tout au long de 2014.
Source : http://frenchfunding.fr/