L’opportunité d’intégrer ou non un incubateur, face à la multitude d’offres, se pose à de nombreuses startups, surtout en phase d’amorçage. Très souvent mis en avant par les structures comme un moyen de bénéficier d’un accompagnement personnalisé, cela reste un moyen qui ne dure pas dans le temps, puisque les places sont “offertes” pour une durée déterminée.
Souvent confondus, l’incubateur et l’accélérateur se distinguent par leur cadre juridique et leurs services proposés. En effet, si les deux types de structures proposent un certain nombre de services pour accompagner les entreprises innovantes en création, l’incubateur est souvent mis en place par des écoles ou universités ou soutient des projets adossés à un laboratoire de recherche public ou lauréat d’un concours du ministère de la Recherche et de l’Enseignement supérieur, à Paris ou en région.
L’accélérateur est un programme de formation (notamment technique) et d’accompagnement plus ou moins long, ne proposant pas nécessairement des locaux, et surtout utile pour renforcer son réseau et bénéficier de conseils dans le cadre de recherche de fonds : dans la grande majorité des cas, l’accélérateur se rémunère par des prises de participation au capital des startups ainsi préparées. A Paris, consultez par exemple les offres et modalités d’accompagnement de Paris Factory, Le Camping, The Family ou L’Accélérateur.
La couveuse et la pépinière, deux autres options, permettent respectivement de tester un projet avant la création d’une entreprise en lui garantissant un cadre juridique, ou de bénéficier de locaux et de services partagés à des tarifs préférentiels. Elles concernent tous les secteurs d’activité et toutes les formes juridiques, avant ou après la création.
Chaque incubateur et accélérateur (une liste ici) ayant ses spécificités et ses conditions d’admission, il est difficile d’en présenter les avantages et inconvénients de manière globale. Toutefois, quelques critères peuvent vous permettre de vous décider.
Tentez d’intégrer un incubateur si…
- L’incubateur auquel vous souhaitez candidater offre des services correspondant à vos besoins, qu’il s’agisse des mentors qui vous vont accompagner, des formations, moyens logistiques et physiques à disposition… L’incubation, si rassurante soit-elle, a un coût qu’il ne faut pas négliger, ne foncez pas tête baissée, renseignez-vous sur chaque structure et souvenez-vous que c’est votre entreprise qui doit être accompagnée, pas l’incubateur qui doit diversifier son catalogue. Il en va de même pour les accélérateurs, chacun a ses spécificités à tous points de vue.
- Vous répondez aux critères d’admission de cet incubateur. Les évidences sont toujours bonnes à rappeler, mais évitez de perdre (et faire perdre) un temps précieux à constituer un dossier de candidature si vous ne correspondez pas au profil des entreprises incubées dans l’organisme en cause.
- Vous êtes véritablement prêts à apprendre de vos accompagnants, car ce qu’ils auront à vous dire n’ira pas nécessairement dans votre sens, et inversement à faire la part des choses entre vos arguments et les leurs : vous êtes et restez le seul responsable de votre entreprise, même incubée, et devez avoir conscience qu’il y a un “après-incubateur” tout en profitant au maximum de ses avantages tant que vous y êtes.
Préférez une autre solution si…
- Votre entreprise ne présente pas d’innovation, qu’elle soit technique, de service, organisationnelle… Incubateurs comme accélérateurs, dans 99% des cas, le ou les caractères innovants doivent être clairement identifiés et mis en valeur, quitte à les faire évoluer.
- Vous n’êtes pas prêts, que ce soit en termes de construction de votre projet, notamment de données chiffrées (préférez le cas échéant une couveuse), ou en termes plus généraux d’identification de vos besoins dans le cadre d’un accompagnement quel qu’il soit : dans ce cas, vous ne pourrez pas effectuer de choix pertinent en faveur d’une structure ou d’une autre.
- Vous êtes déjà lancés : préférez une pépinière pour bénéficier le cas échéant de ses conditions préférentielles pour votre environnement de travail et de son ambiance.
Article rédigé par Aurélie Daniel, COO Cookening et blogueuse En 20 lignes